LABORATOIRE DE RECHERCHE SUR LA CRISE DU COVID-19 DANS LES COMPAGNIES DE THÉÂTRE

Le 17 mars 2020, le président de la république a annoncé un processus de confinement en avisant que “nous sommes [étions] en guerre”. Oui c’était comme la guerre, le gouvernement a ordonné une assignation à domicile, tous les secteurs ont arrêté leurs activités sauf les deux secteurs essentiels : l’alimentation et la santé. Soudain, le silence régna dans toutes les villes de France. D'un claquement de doigt, les activités de tout le champ culturel ont été arrêtées. Alors que nous avions entendu parler de la manière d'apporter une aide à tous les secteurs, seuls les intermittents bénéficient d’une prolongation ponctuelle de leurs indemnités jusqu’en août 2021. Quant aux autres permanents, ils voient leur emploi menacé de disparaître malgré la mise en place de ces aides qui paraissent insuffisantes.

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Alors que les pays fermaient leurs frontières, la culture, l'art et la créativité constituaient à nouveau la base de la communication et de l'interaction interculturelles. Les Nations Unies et l'Organisation mondiale de la santé ont révélé que l'un des outils les plus critiques pour sensibiliser le public à la lutte contre COVID-19 est la créativité. De nombreux artistes et conservateurs ont utilisé le pouvoir de l'expression artistique pour soutenir la société dans un environnement de crise, et les designers ont transformé leurs ateliers pour développer des solutions créatives pour répondre à des besoins pressants(1).

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La culture continue à être l'une des plus grandes forces d'unification et de guérison aux yeux du public. Le monde de la culture et de l'art a rapidement réagi aux consignes auxquelles,  rester à la maison deviendrait une responsabilité. Un sentiment d'espoir et de solidarité insuffle des initiatives liées à l'ouverture de multiples archives telles que celles d’institutions culturelles. Mais aussi cette ouverture s’est réalisée grâce aux technologies d’internet où les concerts de musiques sont diffusés sur les réseaux sociaux. Les artistes ont également pris leurs responsabilités en tant qu’acteur culturel pour jouer depuis chez eux et ont innové de nouvelles scènes de spectacle. Les concerts et lectures dramatiques publics sont alors nés depuis leurs fenêtres et balcons. Les activités artistiques sur les plateformes numériques ont aidé les enfants, les adolescents et les adultes à passer un temps plus agréable pendant les journées confinées. Une étude a montré que les journées passées sur internet se sont accrues d’en moyenne sept heures par jour au lieu de trois heures (2). Cette même étude montre un lien fort entre la participation à la vie culturelle et le bien-être. Malgré tous ces points positifs, les artistes ne sont toujours pas autorisés à se réunir pour être créatifs de nouveau. L’assignation à domicile est contre nature et très difficile à vivre de milieu culturelle et de la création artistique.

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La COVID-19, l'épidémie survenue le 1er décembre 2019 à Wuhan, la capitale de la région chinoise du Hubei. Un nouveau coronavirus appelé SRAS-CoV-2 a été diagnostiqué lorsqu'une pneumonie s'est développée sans cause spécifique chez divers patients et n'a pas répondu au traitement ni aux vaccins. Le taux de transmission du virus, qui peut être transmis d’une personne à une autre personne a augmenté à la mi-janvier 2020. Très rapidement, de nouveaux cas de ce virus ont été signalés dans divers pays d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Asie-Pacifique. Ce virus a été déclarée comme une pandémie par l'Organisation Mondiale de la Santé le 11 mars 2020. Le 13 mars 2020, il a été signalé que l'Europe était devenue l'épicentre de la crise des coronavirus (3).

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Durant cette période, la culture est l'un des secteurs les plus touchés économiquement en France par l'épidémie de COVID-19. Des dizaines de pièces de théâtre et de festivals ont été annulés, certains théâtres ont dû fermer leurs portes dans l’immédiat et d’autres ne verront jamais ces portes se rouvrir un jour. La déclaration du comédien Jean-Louis Baille résume cette situation : « Tout est anticipé des années à l'avance dans notre métier. La pandémie impactera nos activités sur le long terme. Même si les théâtres rouvrent en septembre, il faudra peut-être deux ou trois saisons avant que les choses ne reviennent à la normale(4) ».

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Après le déconfinement annoncé à la mi-mai, le domaine de la Culture, comme tous les secteurs, a cherché à s'adapter aux nouvelles recommandations sanitaires. Avec la réouverture des salles en juillet, ces recommandations annoncées par le gouvernement comme un "été apprenant" ont été mises en place car pour ce dernier, il est important de rattraper la saison du printemps. Ainsi, en Juillet, à Paris, le Théâtre 14 a fini par proposer sur scène une série des spectacles prévus au Festival Off d’Avignon, afin que les troupes puissent, malgré tout, montrer leur travail aux professionnels et espérer une future programmation. Le parc de La Villette lance, de son côté, son festival en plein air où les artistes invitent les spectateurs à assister à des moments de répétition. Pas de début et de fin, explique son directeur Didier Fusillier : « On ne raconte pas une histoire et le public choisit lui-même son temps. On revient à quelque chose de très brut, dépouillé de tous les artifices (5)». 

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Après une longue saison estivale, en septembre, le champ culturel a tenté de s'adapter à cette situation en respectant tous les gestes barrières et règles pour préparer la nouvelle saison. Mais il est un peu difficile de deviner comment le champ culturel sortira de cette situation. 

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Etant donné que nous nous sommes intéressés à la thématique du théâtre en temps de crise ainsi qu’au face au temps que nous traversons actuellement, nous nous sommes posés des questions suivantes : Comment les acteurs du spectacle vivant survivent-ils en période de covid? Le spectacle vivant a-t-il survécu au COVID ? Le COVID a-t-il tué/achevé le spectacle vivant ? Les lieux de spectacle vivant peuvent-ils se remettre du COVID-19 ? Le théâtre est-il “essentiel”? 

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Pour conduire notre réflexion sur ce sujet et apporter des réponses à nos questions, nous allons partir sur trois théories. La première théorie est de mener une étude de cas sur la compagnie de Louis Brouillard-Joël Pommerat comme une compagnie avantagée car elle détient le statut de compagnie nationale qui pourrait sembler comme un statut avantageux. Joël Pommerat est né en 1963, est un auteur-metteur en scène et fonde sa compagnie en 1990. Il a la particularité de ne mettre en scène que ses propres textes. La mise en scène et le texte s’élaborent en même temps pendant les répétitions. C’est pour cela qu’il se qualifie  « d'écrivain de spectacles ». Depuis ses débuts, il a été soutenu par de longs partenariats avec le Théâtre de Brétigny-sur-Orge et le Théâtre Paris-Villette. A l’invitation de Peter Brook, il a également été artiste en résidence au Théâtre des Bouffes du Nord entre 2007 et 2010. Il est actuellement artiste associé au Théâtre national de Bruxelles ainsi qu’à l’Odéon-Théâtre de l’Europe(6).

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Notre deuxième théorie présume qu’il existe plusieurs compagnies qui ne disposent pas de tous ces avantages car elles sont encore jeunes et émergentes. De ce fait, nous nous sommes arrêtés sur une de ces compagnies, nommée Hoc Momento. Cette dernière est une compagnie internationale et pluridisciplinaire qui désire dépasser la séparation entre théâtre d’art et théâtre militant. La compagnie Hoc Momento fait ses premières actions officielles en 2014 au Brésil à Barra do Pirai et spécialisée dans le théâtre in situ qui a pour vocation d’investir des lieux pour créer à partir des espaces, des contraintes et des habitants qui le composent. La compagnie a créé des spectacles Caserne ( Brésil 2014 ), Não Posso Ficar ( Brésil 2015 ), Isso Aqui u Que é ? ( Brésil 2016 ), Mama Pérola ( Brésil 2017 ), Montjoie! Saint Denis ( France 2018-2020 (7).

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Notre dernière théorie repose sur ce que la crise du COVID-19 a pu engendrer depuis son apparition en France. Ici, nous verrons comment le théâtre affronte cette crise notamment avec toutes les recommandations gouvernementales mises en place et les gestes barrières qui leur sont imposées. Nous verrons les impacts que cette crise peut avoir sur ce secteur culturel.